Le « non » irlandais est une réalité politique que nous devons respecter.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres ont signé le traité de
Lisbonne. Aujourd’hui 18 pays l’ont approuvé et un l’a rejeté. 8 doivent encore voter : il faut
que chaque pays se prononce. Il faudra, le moment venu, trouver une solution. Cela prendra
du temps.
Il ne faut ni dramatiser ce « non », car l’Europe a connu d’autres difficultés
comparables par le passé et est parvenue à les surmonter, ni le sous-estimer. La France,
qui a voté « non » au Traité constitutionnel, n’a pas de leçon à donner aux Irlandais.
Le « non » des Irlandais marque le rejet d’une certaine Europe, trop technocratique,
que les gens ne comprennent plus, qui les inquiète au lieu de les rassurer. C’est l’analyse
faite depuis longtemps par Nicolas SARKOZY, qui souhaite que la Présidence Française de
l’Union européenne permette de remettre au coeur du projet européen les préoccupations
concrètes des Européens :
- comment convaincre le reste du monde de lutter avec nous contre le changement
climatique ?
- comment assurer la sécurité énergétique de l’Europe et protéger les Européens face à
une explosion déraisonnable et sans précédent des prix du pétrole ?
- comment faire de l’immigration une chance et une opportunité, au lieu d’en faire une
menace ?
- comment assurer la sécurité alimentaire des Européens tout en participant aux grands
équilibres alimentaires du monde ?
- comment mieux protéger les Européens dans un monde incertain ?
Nous n’avons pas de leçons à recevoir des socialistes en la matière, davantage
préoccupés par l’instrumentalisation de la question européenne avant leur congrès que par la
volonté de trouver des solutions concrètes pour éviter le blocage institutionnel :
- On se rappelle du revirement spectaculaire de M. Fabius lors de la campagne sur le
traité constitutionnel européen, devenant soudainement eurosceptique.
- On se souvient également de tous ceux qui, à gauche, promettaient un « Plan B » qui
était, à les écouter, déjà prêt. Où est-il aujourd’hui ?
- Rappelons que, sur les 300 parlementaires socialistes (députés + sénateurs), seuls 32
ont voté en faveur du traité simplifié lors du congrès du 4 février 2008 à Versailles.
Ils doivent se réjouir aujourd’hui, comme hier, des difficultés européennes…
Nicolas SARKOZY est l’un des dirigeants européens qui a le plus fait pour rapprocher
l’Europe des préoccupations véritables des Européens. Il l’a encore prouvé récemment en
proposant de moduler la TVA pour lutter contre la flambée des prix du pétrole. La solution
au problème politique de l’Europe, c’est tout simplement d’accepter de refaire de la
politique en Europe.
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