Ma semaine de travail s’est
terminée en beauté. Renaud MUSELIER, en présence de Jean-Claude GAUNDIN, de ma
famille et de mes amis, m’a remis les insignes de la Légion d’Honneur.
J’ai
assisté à de nombreuses cérémonies de remise de décoration, j’ai entendu
beaucoup de discours élogieux sur les récipiendaires, écouté avec attention les
mots de remerciements de ceux-ci, mais je n’imaginais pas que tant d’émotion
pouvait jaillir avec autant de force à cette occasion.
Mes
premières pensées sont allées à mes parents. J’ai célébré, il y a quelques
jours, en Mairie de secteur leur 50ème anniversaire de mariage. Depuis ce 26
décembre 1960 qui m’a vu naître, ils n’ont cessé de me choyer et de m’élever
avec amour.
Aujourd’hui,
cette distinction qui représente la reconnaissance publique de tout ce qu’ils
m’ont apporté, je la partage du fond du cœur avec eux.
Mes
pensées sont, aussi, allées à mon épouse, Silvia, qui partage au quotidien les
bons et parfois les moins bons moments de mon engagement politique. Elle est
mon équilibre, ma meilleure alliée, ma plus fidèle militante, mais elle est
surtout la femme que j’aime et qui m‘a donné le plus beau des cadeaux, nos deux
enfants : Bastien et Margaux. Cette distinction, je la partage du fond du
cœur avec eux.
J’aime
à le souligner, je suis né et j’habite toujours dans le 4ème
arrondissement, aux Chutes Lavie. Cette précision anecdotique m’a permis de
rendre hommage à mon grand père maternel, Antoine BERLINGHI. Il a fondé le Bar-tabac
des Chutes Lavie au-dessus duquel je suis né et que mes parents ont tenu
jusqu’à leur retraite. Il a créé le club de boules «les papillons d’or »
dont je suis président d’honneur aujourd’hui. Engagé en politique à la SFIO, je
ne doute pas qu’il aurait été fier de voir son petit-fils recevoir cette
distinction de la République qu’il portait au plus profond de son cœur.
J’ai,
également, pensé, hier soir, à ma grand-mère paternelle qui vit dans les
Landes. À 96 ans, sa présence à la cérémonie n’aurait pas été raisonnable, et
j’ai pensé très fort à elle.
Il
y a presque un an, le 13 juillet dernier, alors que je me trouvais à un repas
amical chez notre président de groupe Yves MORAINE, j’ai reçu deux messages sur
mon portable que j’avais débranché pour la circonstance. Jean-Claude GAUDIN et
Renaud MUSELIER me cherchaient pour m’annoncer cette promotion au grade de
Chevalier de la Légion d’honneur que le Président de la République allait
rendre public le lendemain. Renaud MUSELIER, qui avait proposé ma candidature,
et Jean-Claude GAUDIN, qui l’avait alors soutenue, voulaient m’annoncer cette
bonne nouvelle.
Ma
première pensée est alors allé à mon arrière grand père qui a passé plus de 34
mois dans les tranchés en 14/18 et qui méritait plus que moi ce grand honneur.
Il
est vrai que depuis ces temps de guerre, cette haute distinction n’est plus
donnée qu’à titre militaire mais est, aussi, décernée à titre civil.
Voici
maintenant épinglée sur le revers de ma veste cette médaille.
Il
y a 30 ans, en mars 1979 pour être précis, je franchissais pour la première
fois les portes d’une permanence politique, celle du RPR. Investi dans le
militantisme politique, je suis candidat aux élections municipales de 1983 et
de 1989. C’est pendant ces années que je rencontre pour la première fois Renaud
MUSELIER.
Délégué départemental à la
jeunesse du RPR des Bouches-du-Rhône, avec Maurice TOGA, il remet à flot une
Fédération éclatée et mal-en-point.Son dynamisme, sa capacité à fédérer, son
enthousiasme m’ont tout de suite séduit. Très rapidement, il s’affirme comme le
leader de la droite gaulliste à Marseille.
De cette rencontre est née une amitié, une fidélité, une
complicité qui ne se démentira plus.
Candidat
aux élections cantonales partielles du 2ème canton en 1991, Renaud
me demande d’être son directeur de campagne. Nous ratons l’élection de 24
petites voix. Ces 24 voix de retard nous ont beaucoup appris !!
Candidat,
à nouveau, l’année suivante, Renaud est élu Conseiller Général du centre ville,
avec à ses côtés un excellent Directeur de campagne, et entame ainsi son
premier mandat électif.
Candidat
en 1993 aux élections législatives, il est brillamment élu Député des
Bouches-du-Rhône, avec, toujours à ses côtés, un excellent directeur de
campagne… !!!!
1993,
c’est le début d’une nouvelle cohabitation au plus haut niveau de l’Etat, mais
c’est également le début d’une scission au sein de la droite républicaine. Le
duel CHIRAC – BALLADUR ouvre une ère de division au sein de la majorité.
À
Marseille, c’est une autre histoire qui s’écrit : l’histoire de l’unité et
du respect.
Ce
sont Jean-Claude GAUDIN et Renaud MUSELIER qui l’incarnent et ce sont eux qui
montreront que ce n’est que dans l’Union que nous pouvons gagner. La victoire
de la droite marseillaise, enfin unie, aux municipales en 1995, met fin à plus
de 40 ans de socialisme dans notre ville.
C’est
la victoire de l’Union et de deux hommes.
1er
Adjoint de Jean-Claude GAUDIN, Renaud MUSELIER qui nous avait conduit à la
victoire dans les 4ème et 5ème arrondissements me demande
d’assumer la charge de Maire de secteur. Ce mandat est le plus beau qui soit.
L’Union
nous permettra, par la suite, de gagner de nombreux combats électoraux.
En
2001, nous conservons la Mairie de Marseille, et en 2002 après avoir été réélu
Député, Renaud est nommé par le Président de la République Secrétaire d’Etat
aux Affaires étrangères. Alors suppléant, je rentre à l’Assemblée nationale, en
juillet 2002. Renaud, lui, représente la France à travers le monde, participe à
de nombreux Conseils de Sécurité des Nations Unis au moment de la crise
Irakienne, coordonne les actions humanitaires au Darfour, gère les drames de
Charm el Chek ou encore du Tsunami.
Au
changement de gouvernement, Renaud est le seul parmi les ministres et
secrétaires d’état qui ne font pas partie du nouveau gouvernement à permettre à
son suppléant d’aller au bout de son mandat. C’est tout naturellement, en
effet, que j’avais proposé à Renaud ma démission pour lui permettre de
redevenir député. Il n’a pas donné suite à ma proposition. Ce signe de
confiance et d’amitié est rare en politique et c’est à Renaud qu’on le doit.
L’année
2008 commence très bien . Après un rude combat, nous conservons le 3ème
secteur municipal et la Mairie de Marseille. Renaud, comme cela est prévu de longue
date, doit succéder à Jean-Claude GAUDIN à la présidence de la Communauté
urbaine. La bêtise de certains, les basses manœuvres d’autres, nous conduisent
au chao et à la situation inédite d’un Président de Communauté urbaine élu sans
majorité politique claire.
Renaud,
qui devait se présenter au Sénat pour me laisser siéger, à nouveau, à
l’Assemblée nationale, me demande de partir à sa place à la Haute Assemblée.
Avec
Jean-Claude GAUDIN, nous menons ce combat et nous sommes élus, avec Sophie
JOISSAINS, sénateurs des Bouches-du-Rhône.
Je
porte beaucoup d’affection et de respect à notre Maire Jean-Claude GAUDIN.
C’est un grand Maire, mais c’est surtout un homme exceptionnel. Je vais vous
faire une confidence. Quand j’ai été élu Sénateur, il m’a demandé comme c’est
de coutume entre sénateur de le tutoyer. J’avoue ne pas y arriver !!!!
J’arrive à l’appeler Jean-Claude, mais le tutoiement, c’est plus dur. Tout
simplement parce qu’il est difficile, au-delà de notre faible écart d’âge, de
tutoyer quelqu’un pour qui l’on a tellement d’admiration et de respect depuis
tant d’années. C’est difficile de tutoyer un homme dont le parcours politique a
toujours été un exemple et pour qui l’on a tant de respect. Cela n’enlève, bien
entendu, rien à l’affection et à l’attachement que je lui porte. J’ai tenu,
hier soir, à lui redire que c’est un honneur de travailler à ses côtés, et un
plaisir de l’avoir comme ami.
Cette
carrière politique, qui m’a valu les honneurs de la République, je la dois
avant tout à mon ami Renaud MUSELIER. Aux personnes qui souhaitent parfois
malicieusement nous opposer, je réponds souvent : Renaud MUSELIER me doit
beaucoup, moi je lui dois tout ! Cette amitié est rare en politique. Elle
est basée sur une vraie complicité, une vraie confiance, un vrai respect
réciproque.
Mon
parcours politique, c’est dans le sillage de Renaud qu’il s’est construit.
J’ai, en quelque sorte, commencé à travailler pour lui, puis j’ai travaillé
avec lui et ,maintenant ,je travaille à ses côtés. Pour lui comme Directeur de
campagne, avec lui dans le partage des compétences à la Mairie, à ses côtés en
étant parlementaires tous les deux. Nous sommes complémentaires et c’est sur
cette complémentarité que nous fonctionnons depuis le début.
Dès
notre élection à la Mairie en 1995, la répartition des taches a été très
claire : à Renaud les grands dossiers structurants pour notre ville, à moi
la proximité avec la Mairie de secteur.
Renaud
en devenant 1er adjoint prend en effet en charge sous le premier
mandat le dossier le plus important d’alors : l’emploi, le développement
économique et le lancement de l’opération Euroméditérannée. Il s’occupe avec
succès pendant notre deuxième mandat des transports collectifs et développe les
transports en commun dans Marseille avec le retour du tramway et l’ouverture
prochaine de nouvelles stations de métro. Aujourd’hui, il est délégué spécial
pour Marseille capitale Européenne de la Culture en 2013, dossier au combien
important pour notre ville.
Ce
partage des rôles, cette complémentarité, cette complicité, nous permet
d’assurer le quotidien et de nous projeter dans l’avenir.Cette complémentarité
entre la proximité et l’avenir est d’ailleurs le gage de notre succès dans le 3ème
secteur aux dernières élections municipales. Mais au-delà de cette
complémentarité, c’est surtout la complicité qui caractérise le mieux notre
« couple » politique. Cette complicité s’est renforcé au fil des
années et fait la force de notre
aventure commune.
Alors,
si c’est Renaud MUSELIER qui m’a remis, officiellement, les insignes de
Chevalier de la Légion d’Honneur, ce n’est pas un hasard.
C’est
au-delà de la reconnaissance officielle, un signe supplémentaire de notre
amitié et de notre complicité, comme deux vieux frères. Je le remercie, encore,
pour cette belle preuve d’amitié et de fidélité.
J’ai,
également, tenu à remercier ceux sans qui un homme politique n’est rien :
les militants qui donnent bénévolement de leur temps pour assurer le succès de
nos idées. Leur présence et leur soutien sans faille me vont droit au cœur.
Mais
un homme politique, c’est aussi une équipe.
C’est pourquoi, j’ai remercié chaleureusement mes collaborateurs, au premier rang
duquel mon directeur de Cabinet et assistant Parlementaire Jean-Philippe
ANSALDI, mais, aussi , mes amis et collaborateurs Yannis CARAMANOLIS, Eric
HOSSAN, Sandrine MARGOT, Emilie DOURNAYAN.
J’ai,
également, remercié le secrétariat de mon Cabinet, Christine, Viviane, Corinne,
Régine, les élus des 4ème et 5ème arrondissements qui se
sont succédés, depuis 3 mandats, à mes côtés. Madame BOERO, Secrétaire Générale
de notre Mairie de secteur, toutes les équipes administratives qui participent
par leur travail au succès de nos arrondissements.
J’ai
adressé un merci spécial à Roger, mon fidèle compagnon de route !! Et, enfin,
à Jean-Luc IVALDI et Sabine BISOGNO, avec qui tout a commencé.