Mes chers amis,
Le peuple français s’est exprimé.
On le disait fatigué et il s’est levé.
On disait qu’il n’attendait plus rien de la politique et jamais sa participation n’a été aussi forte.
On disait que le peuple français était devenu conservateur et il a choisi le changement.
On disait le peuple français prisonnier du passé et il préfère l’avenir.
On disait que le débat ne l’intéressait plus et, justement, le peuple a choisi le débat.
On disait que le peuple ne croyait plus en la France et il a suffi qu’on lui parle davantage de la France pour qu’il reprenne goût à la politique.
On disait que le peuple de France n’avait plus d’ambition pour lui-même et le peuple de France a montré qu’il était bien décidé à ne laisser personne décider à sa place. Le peuple français est un peuple libre. La démocratie française est de retour.
Retrouvez l'intégralité du discours prononcé par Nicolas SARKOZY lors de la réunion publique tenue à Rouen 2 jours après le premier tour, en cliquant sur le lien :
je voudrais soumettre à nos lecteurs ce commentaire si plein de vérités
Vous n’avez pas d’opinions politiques ? Faites-vous peur.
Par Schlomoh Brodowicz pour Guysen Israël News
24 avril 2007 22:00
La tradition juive comporte une interdiction formelle de causer de la frayeur à autrui. Les maîtres de la Kabbale ont même sévèrement mis en garde contre la tentation d’effrayer les enfants dans le but de les assagir. L’un des grands décisionnaires de la Loi, Rabbénou Acher – le « Roch » – écrit que la peur est souvent à l’origine des plus grandes calamités humaines. Au long des siècles l’histoire a dramatiquement attesté cette considération. Ainsi, pour ne donner que cet exemple, l’Europe fasciste de l’avant-guerre s’est constituée autour de la seule peur. Dans la très catholique Espagne, c’est la peur du Front populaire victorieux aux élections législatives de 1936 qui a rallié une grande partie de la population au « Pronunciamiento » du général Franco et qui a finalement fourni à Picasso l’inspiration de « Guernica ». En Italie, le fascisme jaillit des frustrations issues de la Première guerre mondiale, d’un empire perdu, de la peur du déclin national suite au non respect du traité de Londres sur les « terres irrédentes » et de l’agitation communiste.
En Allemagne, Hitler fit de la peur son fond de commerce. La peur des petites gens devant les dédommagements exorbitants imposés par le traité de Versailles, qui les privaient de leur gagne-pain. La peur que suscitait chez les classes moyennes l’instabilité de la République de Weimar et l’agitation communiste et enfin la peur qui saisit l’Allemagne tout entière devant la vacuité politique expertement orchestrée par la terreur des séides du parti nazi.
On connaît la suite.
Or contrairement à ce que prétend l’affreux Céline, il semble que l’histoire repasse les plats. Mais c’est à présent la gauche française qui, en mal d’idées réellement novatrices, a choisi d’agiter des spectres devant les yeux de l’électorat. C’est ainsi que 150 de ses élites ont publié le 13 mars dernier, dans le Nouvel Observateur, sous le titre « Avant qu’il ne soit trop tard », un vibrant appel à voter : « contre une droite d’arrogance », pour « une gauche d’espérance ».
On ne peut réprimer une franche admiration pour la créativité sémantique. Depuis « Philips c’est plus sûr » on avait quand même fait mieux. C’est à un miracle qu’on doit d’avoir échappé au dilemme cornélien des deux barils de droite contre un baril de gauche…
Et ces penseurs en diable ne font pas dans la dentelle de Gérardmer. Pour le coup, ils ont sorti la Grosse Bertha du musée. Nicolas Sarkozy est le « candidat du pouvoir financier, du pouvoir personnel et du désordre mondial ». « Soutenu par la nouvelle aristocratie financière, il incarne la soumission de la politique à l’argent. » Mais il y a mieux « Il incarne la tentation du césarisme contre l’approfondissement de la démocratie. Engagé aux côtés de l’actuelle administration américaine, il incarne le risque des aventures impériales, du choc des cultures et de l’affrontement des peuples. »
Mais voilà la cerise sur le MacDo : « C’est le candidat de la peur. »
Bref Sarkozy c’est l’enfant conçu par Orange mécanique et Terminator.
Relisez les manchettes des journaux d’extrême droite de l’avant-guerre qui harponnaient le Front populaire avec la traditionnelle rhétorique de la ploutocratie cosmopolite au service des trusts, des soviets et de la Franc-maçonnerie. Le propos est le même. Faute d’arguments objectifs et sereins, on sort le grand arsenal des terminologies phobiques du populisme le plus éculé.
Dans sa définition du fascisme, la très sérieuse encyclopédie Wikipédia exprime ce dévoiement du débat politique de façon magistrale : « Dans le débat politique contemporain, les adhérents à certaines idéologies politiques tendent à associer le fascisme avec leur ennemis, ou le définissent comme étant l'opposé de leurs propres visions. » Tout est dit.
Peu importe à tous ces surdoués que l’ambassadrice de charme censée incarner l’héritage de Léon Blum et de Pierre Mendès-France soit dotée d’un QI qui passerait entre un mur et une affiche sans la décoller. Elle est de « gauche ». C’est tout ce qui est requis d’une personne appelée à assurer le bien-être d’un pays où il existe 258 variétés de fromages – selon la savoureuse remarque de de Gaulle.
Je n’ai pas lu « La politique pour les nuls », mais je crois entrevoir ce dont quoi ça cause…
En 2004, le PDG de TF1, Patrick le Lay déclencha un certain émoi en osant l’un des propos les plus cyniques de l’histoire du mercantilisme : « Notre boulot, c'est de vendre à Coca Cola du temps de cerveau humain disponible ».
Mais n’est-ce pas sur le cerveau des électeurs que font main basse ces gens qui sont : anthropologue, historien, astrophysicien, metteur en scène, musicologue, philosophe, plasticien, sociologue, historienne-psychanalyste, avocat, journaliste-producteur… ?
N’allez surtout pas croire que ceux qui savent ce que l’avenir réserve aux irresponsables qui se hasarderaient à voter Sarko, soient : tourneurs-fraiseurs, techniciennes de prestations à la Sécu, ajusteurs, soudeurs, manutentionnaires, sages-femmes ou gardes-barrière.
Ces cerveaux en fusion qui ouvrent chaque matin leurs fenêtres sur une vision passablement éthérée de la fracture sociale ne comptent pas dans leurs rangs Mokhtar Abdelkram, gardien de son état d’un HLM du 9-3 dont la cage d’escalier sera un jour exposée dans un musée d’art contemporain, ni Khadija Al Zitouni qui a perdu son emploi de caissière depuis que son supermarché a été vandalisé par une bande de « jeunes ». Non, ceux-là n’ont aucun point de vue autorisé à faire valoir sur ce qui peut être à l’origine des bus incendiés, des contrôleuses violées, d’immeubles vandalisés, de policiers caillassés, de professeurs tabassés. Pendant que cette chair à urne dort du sommeil du juste, la gauche s’autorise à rêver pour elle.
Notez aussi que pour la gauche, il n’est pas encore « trop tard » dans une France où la communauté juive commence à se sentir tout chose, parce qu’après des années d’agressions et de vandalisme on a torturé à mort l’un des siens. Il n’est pas « trop tard » quand l’éducation nationale doit nantir de vigiles ces sanctuaires de la république qu’ont toujours été les établissements scolaires. Il n’est pas « trop tard » quand une religion impose ses normes à une république dont la laïcité est le point séminal.
Eh bien non. Contrairement à ce qu’un vain peuple pense, c’est du jour où Sarkozy élira domicile à l’Élysée qu’il sera « trop tard ». Ne cherchez pas, c’est magique.
Pour la petite histoire : en 1908, l’écrivain Jack London, connu pour ses sympathies marxistes, publia un livre intitulé « Le talon de fer » (The Iron Heel). Cet ouvrage aussi indigeste qu’un goulasch à la crème pâtissière et qui fut oublié avant d’être connu, se voulait un roman d’« anticipation sociale ». L’auteur y annonçait que l’Amérique deviendrait un enfer où les corporations économiques tiendraient sous leurs férule impitoyable le petit peuple, lequel n’aurait pas d’autre choix que de renier toute individualité humaine ou être broyé par les séides d’une police patronale terrifiante et omniprésente appelée le « Talon de Fer ». Ce bouquin « visionnaire » fut salué par Léon Trotsky et en France Maurice Thorez et Jacques Duclos firent un usage copieux de cette expression dans leur dénonciation du « grand capital ». Pour ce qui est de l’efficacité de la boule de cristal de Jack London, l’histoire a tranché.
Pas pour tout le monde toutefois. En effet, pour la LCR, c’est encore dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Son site Internet, identifie Nicolas Sarkozy au « Talon de fer » en publiant une interview de l’inénarrable Michel Tubiana qui nous prédit qu’à côté d’une France avec Sarkozy à la barre, l’enfer de Dante ce sera Disneyland.
Las. Le premier tour des élections présidentielles a envoyé une baffe retentissante à tous ces cassandres et autres augures d’un avenir de droite méphitique. Car le bon peuple a à la fois gratifié Sarkozy d’un score auquel il ne s’attendait pas et envoyé au tapis un Le Pen qui va tirer sa révérence à la politique sur un jolie déculottée et qui avec Marie-George Buffet fait à peine le score d’un bon Beaujolais. Pouvait-on envoyer un message plus clair à ceux qui prétendent nous dicter ce que voter veut dire ?
Par-delà toute considération idéologique, l’humble auteur de ces lignes sait pour qui il votera au second tour, au risque de voir le gotha des Lumières lui faire les gros yeux, car il fait sienne la profession de foi de Courteline : « Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet. »
Ceux qui aiment avoir peur peuvent toujours se dire que si au lendemain de son élection à la magistrature suprême, Nicolas Sarkozy envahit la Pologne, ils ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes car ils auront été prévenus.
Rédigé par : JOSETTE | vendredi 27 avril 2007 à 11:29