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Frederic

Et pour les classes moyennes monsieur le Sénateur, rien !
La politique de Sarkozy qui favorisent les riches dont le plus bel exemple est le bouclier fiscal et les pauvres qui doivent bien sûr être aidés et protégés
mais au milieu les classes moyennes regardent passer le train
Attention à la révolte !

Réponse :

Les mesures pour les plus fragiles sont-elles suffisantes ?

Nous affrontons une crise d’une ampleur massive qui touche tous les secteurs de notre économie. Toutes les énergies sont mobilisées et tout est fait pour atténuer au maximum les effets de la crise sur nos concitoyens.

Rappelons d’abord que notre pays dispose de la couverture sociale la plus généreuse du monde. Elle représente 550 milliards d'euros, soit 31% du PIB. Du coup, en période de crise, ce système de protection sociale joue un rôle de filet de sécurité inégalé pour tous les Français.

Ensuite, nous avions déjà pris toute une série de mesures sociales en faveur des ménages, et notamment des plus modestes :
• en septembre 2008, les pensions de 15 millions de retraités ont été revalorisées de manière anticipée de 0,8%. Une nouvelle hausse interviendra en avril, au vu de l’inflation ;
• en novembre 2008, la prime exceptionnelle de fin d’année a été portée de 152 à 220 euros pour 1,5 millions de titulaires du RSA
• en janvier 2009, 6 millions de familles ont bénéficié d'une hausse de 3% des prestations familiales - sans précédent depuis longtemps - et 5,7 millions de locataires ont vu leurs aides au logement progresser de 2,95% ;
• en avril 2009, 3,8 millions de ménages modestes recevront une prime de solidarité active de 200 euros, dans l’attente de la mise en place du revenu de solidarité active en juillet 2009 ;
• à compter d’avril 2009, une hausse de 4,6% de l’allocation aux adultes handicapés bénéficiera à 820 000 personnes et le minimum vieillesse augmentera de 6,9% pour 400.000 retraités isolés et défavorisés.

Lors du sommet social, nous avons annoncé de nouvelles mesures exceptionnelles de soutien à ceux qui sont le plus fragilisés par la crise :

1) D’abord, nous mettons clairement l’accent sur l’emploi ! Cet effort pour l’emploi doit rester notre priorité parce que c’est l’inquiétude majeure des Français et que tout découle de l’emploi.
Et après toutes les mesures que nous avons déjà prises en ce sens, tout le premier volet de mesures annoncées par Nicolas Sarkozy vise directement à préserver et à soutenir l’emploi :
• La création d’un fonds d’investissement social, abondé à hauteur de 3 milliards d’euros, vise à renforcer l’accompagnement et la formation des demandeurs d’emploi.
• L’augmentation de l’indemnisation du chômage partiel, portée à 90% du net (de 60 à 75% du salaire brut) va améliorer les conditions de vie des salariés victimes du ralentissement de l’activité économique, notamment dans le secteur automobile.
• Les bons d’achat de services à la personne d’une valeur de 200 euros par foyer (par exemple : aide à domicile, ménage, soutien scolaire, garde d'enfants) sont un soutien direct au pouvoir d’achat des ménages modestes et un coup de pouce significatif à la création d’emplois.

2) Le second volet de mesures constitue un coup de pouce exceptionnel pour les Français les plus fragilisés par la crise.
• C’est en particulier le cas de la prime de 500 euros pour les chômeurs qui ont travaillé entre 2 et 4 mois. L’idée, c’est de protéger celui qui venait de trouver un emploi et qui l’a perdu à cause de la crise : il n’y est pour rien et c’est juste de l’aider.
• Dans le même esprit, nous avons proposé de moduler les échéances de remboursement de crédit immobilier pour les salariés en activité partielle.
• Une prime exceptionnelle de 150 euros sera versée en juin aux 3 millions de familles modestes ayant des enfants scolarisés de plus de 6 ans et bénéficiant aujourd'hui de l'allocation de rentrée scolaire ;
• Enfin, la suppression, à titre exceptionnel, des 2ème et le 3ème tiers de l’impôt sur le revenu pour les contribuables de la 1ère tranche constitue un soutien significatif au pouvoir d’achat des plus modestes. Ainsi, un couple marié avec deux enfants qui déclarent 36 000 euros paie un impôt de 793 euros. La suppression des deux derniers tiers leur procure une diminution d’impôt de 528 euros !

Enfin, les aides accordées aux banques et aux entreprises profitent indirectement à tous les Français :
• En effet en sécurisant le secteur bancaire, nous nous efforçons de garder ouvert le robinet du crédit et de préserver l’épargne des Français : aucune banque n’a fait faillite chez nous. Sans compter que les sommes accordées aux banques le sont sous forme de prêts et les intérêts de ces prêts (1,4 milliard d’euros) servent en partie à financer les mesures d’aide sociale que nous prenons. On est donc très loin du cadeau.
• Ensuite, le plan de relance massif en faveur de l’investissement, vise à relancer l’activité de nos entreprises, à créer des emplois et à préparer notre pays à sortir de la crise. Et nous mettons l’accent sur les secteurs les lus touchés, comme l’automobile qui emploie 10% de la population active. En agissant pour soutenir l’activité des entreprises, nous agissons directement pour préserver les emplois des salariés !

► Pourquoi refuser de taxer davantage les plus riches, notamment en relevant le plafond du bouclier fiscal ?

Croire que taxer plus les riches va permettre d’aider plus les plus modestes, c’est une erreur économique qui nous a coûté cher par le passé !
Nous sommes dans une économie mondialisée ou la concurrence fiscale joue à plein ! L’instabilité fiscale et une trop forte pression fiscale n’auront qu’un résultat : faire partir les riches, et alors, il ne restera que les classes moyennes pour payer l’addition.
Alors arrêtons de nous faire plaisir en coupant des têtes sur l’air de la Carmagnole, version 1793 !
Nous avons besoin de tous les Français, de toutes les énergies pour sortir de la crise. L’heure est au rassemblement et pas à la recherche de boucs émissaires.

En période de crise encore davantage qu’à tout autre moment, le rôle des responsables politiques c’est de tenir le cap.
• Changer une règle que nous avons instaurée il y a deux ans, c'est troubler à nouveau le paysage fiscal, aller à l'encontre de l'investissement et risquer une nouvelle hémorragie vers l'étranger des plus hauts revenus.
• Il faut arrêter avec ce mal français qui consiste à changer les règles au gré des circonstances : les entreprises, les investisseurs, les Français ont besoin de lisibilité et de stabilité fiscale et législative !

Il faut se méfier des fausses bonnes idées et regarder la réalité en face :
1) Rappelons d’abord que le bouclier fiscal ne bénéficie pas qu’aux plus riches : 66% des 13 998 bénéficiaires du plafonnement à 50% ont un revenu fiscal de référence (RFR) inférieur à 1000 euros par mois.
2) Au total, les 25% les plus fortunés (3506 personnes) ont quand même acquitté 615 millions d’euros d’impôts, avec le bouclier fiscal, au lieu des 1,022 milliard d’euros prévus sans bouclier ! Ce n’est pas rien : c’est une contribution très élevée à la solidarité nationale ! Et moi je préfère que ces 615 millions d’euros d’impôts aillent financer des politiques publiques françaises plutôt que belges ou suisses ou autrichiennes… Sans compter que 10% des contribuables paient 72% de l’impôt sur le revenu. Les plus fortunés participent déjà fortement à la solidarité nationale.
Le bouclier fiscal permet simplement qu’aucun de nos concitoyens ne travaillent plus de la moitié de l’année pour payer ses impôts ! Et 50% c’est déjà beaucoup : ce n’est pas moi qui le dit mais Gad Elmaleh…
3) Et on voit bien aujourd’hui que cet objectif d’attractivité est rempli : le dernier bilan des délocalisations montre qu’en 2007, 1ère année d’application du bouclier fiscal, le nombre de redevables délocalisés hors de France a baissé, pour la première fois depuis 2000. Entre 2003 et 2006, les délocalisés fiscaux sont passés de 368 à 843, soit une multiplication par 2,3 en 3 ans. En 2007, ce flux a été ramené à 719 personnes, soit une baisse de 15%. Inversement, le nombre de retours a augmenté de 9% en 2007.

Enfin, toujours sur l’ISF, nous avons mis en place un dispositif qui permet de flécher une partie des réductions d’ISF vers les PME !
Ce dispositif a permis d’orienter près d’un milliard d’euros en direction des PME et environ 50 millions d’euros vers les organismes d’intérêt général. Le montant des réductions d’impôt déclarées dans ce cadre s’établit, au total, à 700 millions d’euros, soit 660 millions d’euros pour l’investissement dans des PME et 40 millions d’euros pour des dons.


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